Assurance maladie – Geler les primes et ensuite?
Article paru dans le courrier des lecteurs du 24 heures le 4 septembre 2023
La discussion autour des primes d’assurance maladie de 2024 ressemble, comme chaque année, à un grand bazar où les désirs sont pris pour des réalités. À l’approche des élections fédérales, pléthore de propositions superficielles, voire populistes, jaillissent de partout.
Le vieillissement de la population, une demande fortement augmentée depuis la pandémie et une très grande qualité expliquent une partie de l’augmentation; en revanche, nous avons une surcapacité hospitalière sans véritable planification, pléthore de médecins avec un manque relatif de médecins de premier recours, un flux de patients engorgé et dysfonctionnel pour les Urgences.
L’entrée dans le système ne fonctionne plus: nous disposons de spécialistes de très haut niveau, mais un fossé majeur persiste entre le citoyen-patient et le spécialiste.La FRC propose le gel immédiat des primes avec une argumentation solide. Elle s’alarme à juste titre de l’immobilisme coupable des acteurs de la santé, centrés sur leurs intérêts sectoriels, créant ainsi un jeu d’échecs dont l’issue demeure toujours la même: un immobilisme agité!
Une analyse approfondie est nécessaire pour trouver des solutions techniques et politiques. Le vice-président de la FMH, le Dr Eggimann, commente la proposition de la FRC avec un argument très pragmatique: le gel des primes permettrait d’exercer une pression sur le système et pourrait ainsi accélérer le processus de réforme, par exemple en mettant en place une assemblée constituante pour la Santé.
Cela permettrait de sortir du carcan de la LAMal, une loi uniquement axée sur la maladie. Sans une réforme rapide, le dégel serait très douloureux. Notre amour pathologique du statu quo doit céder la place à un esprit d’innovation proactif qui fut par le passé le moteur de notre prospérité.