Primes maladie: après la tempête, que faire?
Texte paru en tant que courrier des lecteurs dans le 24 heures du 6 octobre 2023
L’accès aux soins de base devient de plus en plus difficile. Ainsi, pour enrayer la surcharge des urgences ainsi que les consultations directes chez les spécialistes, il faudra enfin un système de triage de grande qualité, semblable à un GPS pour le système de santé. Ainsi par exemple, les prestations en pharmacie comme entrée au système de soins sont discutées depuis de nombreuses années et pourraient être une solution simple à réaliser.
Cependant, la procrastination de l’OFSP retarde tout sans raison valable. Comment expliquer cette durée de plus de 10 ans pour transformer une loi en une réalité quotidienne, d’autant plus urgente que l’accès aux soins est un vrai défi ? La question se pose: notre démocratie est-elle en train de succomber à une intoxication administrative?
En ce qui concerne les primes de l’assurance obligatoire des soins (AOS), le calcul en soi est simple: les coûts doivent être entièrement financés par les primes. Donc, pour sortir du cycle infernal, une analyse en profondeur, neutre et objective des coûts est incontournable. Sinon, comme les années précédentes, nous aurons la même «surprise» en septembre 2024.
La différence des primes entre les cantons est extrêmement intéressante à cet égard et montre clairement que l’offre induit la demande, contrairement à tous les autres secteurs de l’économie. La reconnaissance de ce fait est cruciale pour les discussions à venir: la mise en concurrence à elle seule ne peut pas être la solution, mais seulement un aspect d’un système avec des conditions-cadres beaucoup plus larges.
Le débat sur les coûts de la santé doit enfin s’éloigner des intérêts particuliers, prendre de la hauteur et avoir le bien commun comme objectif. Afin d’établir de manière consensuelle ces conditions-cadres, nous devons travailler avec une Constituante pour la Santé.